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Un ange de plus, un ange de trop

Il était une blondinette, joie fillette au regard souriant, pétillant, innocent. Elle s’appelait Lola, un prénom de son temps. Elle avait 12 ans, l’âge encore des jeux d’enfants. Scintillante comme une étoile malheureusement filante, elle gambadait sur le sentier de la vie. On lui aurait donné le bon dieu sans confession. Et même bien plus, un avenir heureux, tout simplement. Mais le diable rôdait, en quête d’une proie facile. Dans sa loterie ignoble, la pitié n’a pas place. La peine de mort est abolie ? Lui l’a rétabli, narquois, obscène. Petite princesse si pure, elle est partie martyre. La plus sombre folie n’excusera jamais la barbarie. L’homme n’est pas né pour mourir éphèbe. Encore moins sacrifié. C’est maintenant l’heure du deuil. Viendra celle des comptes. Rien ne ressuscitera Lola. Aucun discours, ni aucune loi. Aucune prière, aucun procès, aucune procession. Rien n’apaisera la douleur d’une mère, le chagrin d’un père. Et le vide est un gouffre de larmes où la noyade est proche Au milieu des anges, Lola a été accueillie. Tristement. Ce n’était pas sa place.

Une société idéale est-elle une société sans travail ?

Le travail ennoblit l’Homme, n’en déplaise aux apôtres du « droit à la paresse » … Il est des polémiques qui surgissent soudainement, révélatrices de climats brumeux ou de vents de zizanie que certains génies maléfiques aimeraient voir déferler. Tantôt la brise s’évanouit en un souffle, parfois elle forcit pour devenir tempête. C’est ainsi que l’homme fort du PCF, Fabien Roussel, a déclenché début septembre une crise d’hystérie pour avoir osé affirmer qu’il préférait la France du travail à celle du chômage, et le gain d’un salaire plutôt que l’octroi d’une allocation. Ses propos n’étaient pourtant que de bon sens. Mais certaines folles âmes, aveuglées par une idéologie malsaine, y ont vu une trahison de l’idéal marxiste. Certains, qui se revendiquaient jadis du « camp des travailleurs » et n‘en sont désormais plus, ont cloué au pilori le député communiste accusé de pactiser avec le diable capitaliste. Pire, dans une diatribe dont elle a le secret, l’inénarrable Sandrine Rousseau, forgeronne de la provocation et semeuse de malaria morale, a brandi fièrement l’étendard du « droit à la paresse », reprenant le délire de Paul Lafargue, gendre de Karl Marx et auteur en 1880 d’un essai portant ce titre. Dénonçant « le dogme du travail », cause de toute dégénérescence intellectuelle, Lafargue vante les temps primitifs et les civilisations antiques où « l’homme libre » ne travaille pas. L’esclavage, pilier de ces sociétés, ne le gênait donc guère… et sa vision du bonheur consistait à travailler trois heures par jour puis « fainéanter et bombancer » (sic) le reste du temps ! Une société idéale serait-elle une société sans travail ? Droit au repos et aux loisirs, oui ! Droit à la paresse… quel triste graal ! Une société idéale serait-elle une société sans travail ? L’analyse marxiste du travail qui aliène l’ouvrier, valable pendant des décennies au vu des infernales conditions de travail du prolétariat, a cependant vécu. Et heureusement ! L’ouvrier français de l’an 2023 n’a plus rien à voir avec la misère et l’exploitation peintes par Zola dans Germinal, Dieu merci. Lois sociales, diminution des horaires, progrès techniques n’ont cessé d’améliorer nos conditions d’existence et d’exercice professionnel. Certes tout ouvrage, qu’il soit intellectuel ou physique, comporte des contraintes. Horaires et discipline à respecter, efforts à fournir… mais c’est la grandeur et la dignité de l’Homme de savoir se forcer. C’est sa fierté de récolter le fruit de sa sueur. La devise de Mouy, petite bourgade de l’Oise, jadis ouvrière, le résume d’ailleurs parfaitement : « le travail ennoblit l’Homme ». Rappelons aussi, même si c’est une lapalissade, que le travail produit la richesse et que les progrès de l’humanité ne furent que le résultat d’un inlassable labeur ; « Travaillez, prenez de la peine… le travail est un trésor » écrit la Fontaine dans le Laboureur et ses enfants, fable un peu trop oubliée. C’est la grandeur et la dignité de l’Homme de savoir se forcer Comment encourager les jeunes générations à l’effort pourtant nécessaire car formateur quand on ne cesse de décrier le travail ? La vie familiale, les loisirs sont des piliers incontestables du bonheur individuel mais il est faux et même dangereux de nier l’utilité sociale du travail, sa capacité à favoriser l’épanouissement de l’homme en société. Non seulement car il enrichit la société mais aussi car il permet de renforcer sa cohésion. Les relations et amitiés nées de l’activité professionnelle ne sont-elles pas de précieux facteurs d’intégration sociale ? N’en déplaise aux paresseux et démagogues de tous poils, le travail est vertueux et fédérateur. Monsieur Roussel l’a bien compris. Madame Rousseau n’a rien compris.

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Terres d'Hist'Oise, le retour !

L’Oise n’est pas un long fleuve tranquille Que ce soit pour un homme ou une nation, la vie est rarement un long fleuve tranquille. Malicieuse, elle aime à alterner fastes et malheurs, ombres et lumières, acropoles et bas-fonds, ciels d’orage et bleu azur. Souvent avec soudaineté. Tel le chemin de l’onde, si elle sait parfois flâner et butiner à cœur joie entre des rives sereines et verdoyantes, elle ose tantôt emprunter des méandres rocheux et tortueux, s’enlise de temps à autre dans des marécages fangeux, ou pire, peut s’échouer en cataracte révoltée ou torrent sans retour. Et, comme l’œil de la nuit, le chant vénéneux des sirènes et la foudre du destin, cruels prédateurs de bonheur, éternels chasseurs des temps épicuriens, rôdent à l’envie, la vie est rarement un long fleuve tranquille. L’Oise ne fait pas exception à cette éternelle loi des peuples. Sur sa grande fresque de jadis tissée au gré des millénaires se succèdent ainsi l’or et la cendre, les tragédies et les fééries, les héros et les escrocs, les maudits et les bénis. Bienvenue à bord du Trans Hist’Oise express, pour une randonnée au long cours sur notre petite mappemonde départementale. Au fil des siècles, nous débarquerons à Gerberoy, Senlis, Auneuil, Verberie, Bury, Montjavoult, Verderonne, Boran sur Oise, Crépy en Valois, Baron, Saint Leu d’Esserent, Creil, Plessis-de-Roye, Clermont… Vous y croiserez des personnages qui ne vous laisseront pas indifférents. Par leur destinée ou leur talent, admirables ou exécrables, braves ou sans vergogne…Tels la sémillante Anne de Kiev ou le fourbe Charles le Mauvais, les Justes de Montjavoult ou le vénal Joseph d’Andlau. Vous y explorerez des lieux ou des évènements aujourd’hui embrumés ou évanouis et pourtant marquants ; la furie de la Grande Jacquerie, le petit paradis de la plage de Boran, le martyr d’Albéric Magnard… Vous y découvrirez que l’Oise fut une terre de Résistance mais aussi un champ fertile pour la palette des peintres. Parce que la mémoire est le plus beau des flambeaux, celui au feu qui forge et réchauffe. Parce que le souvenir est la plus haute des vigies, celle aux yeux perçants. Parce que la vie d’hier, les exploits comme les souffrances de nos aînés, des hordes de Vercingétorix aux batailles de poilus, sertissent les constellations les plus scintillantes, il est grand temps de rallumer les étoiles ; Apollinaire l’a si bien écrit. Pas seulement pour qu’elles éveillent nos rêves. Aussi et surtout pour qu’elles nous guident, précieux astres éclaireurs et philosophes.

Charles de Gaulle, le dernier des géants

Alors que nous venons de célébrer l’appel du 18 Juin, il n’est pas inutile de rappeler qui fut Charles de Gaulle, lui dont l’ombre et la statue dominent notre pays depuis maintenant près de 80 ans. D’ailleurs, lorsque l’on interroge les Français pour savoir qui fut le meilleur Président de la République, leur réponse est toujours la même : Charles de Gaulle. Lui qui incarna la France libre et la Résistance lors du dernier conflit mondial avant d’être le fondateur de la Vème République et le père de notre France contemporaine. Aujourd’hui, il a rejoint dans le Panthéon des héros nationaux celles et ceux qu’il admira tant dans son enfance : Vercingétorix, Jeanne d’Arc, Louis XIV, Napoléon Bonaparte. Mais, même si les historiens ont analysé minutieusement toutes les facettes de son action comme chef de la Résistance puis comme Président de la République, on ne mesure peut-être pas encore à quel point Charles de Gaulle a influencé et modernisé notre pays et notre société. L’homme qui a rendu l’honneur et la grandeur à la France Comme tout héros, c’est d’abord dans le combat qu’il s’est révélé. Après avoir connu les tranchées de 14/18 et y avoir été blessé, il devient à partir de juin 1940 un symbole de l’espoir. Quand tout semblait perdu, alors que le pays était envahi, que l’exode et la capitulation constituaient une des pages les moins glorieuses de notre histoire, il s’est dressé seul. Et comme Jeanne d’Arc et Clémenceau avant lui dans des heures aussi sombres, il est parvenu, par son refus de la défaite et sa détermination à laver l’honneur de la France, à ranimer l’espérance et à métamorphoser en allié victorieux un pays un temps soumis et collaborateur. Mais s’il a su faire la guerre, il a su aussi réussir la paix. A l’intérieur du pays, en 1944 et 1945, alors que le chaos régnait. Puis en Algérie, malgré la douleur du déchirement. Enfin, et peut-être surtout, il a osé la réconciliation avec l’Allemagne de Konrad Adenauer. Surmontant des siècles d’histoire sanglante entre nos deux peuples, il a transformé les ennemis de toujours en amis sincères, en partenaires économiques privilégiés. Dès lors, l’Europe est devenue possible. Créateur du couple franco-allemand, soutien actif des premiers pas de la C.E.E., après le traité de Rome en 1957, de Gaulle est un des pères de l’Europe. Visionnaire, il rêvait d’une Europe large et généreuse, de l’Atlantique à l’Oural. Clairvoyant et pragmatique, il la voulait respectueuse des identités de chacun, loin de ceux qui pensaient pouvoir « intégrer les nations comme des marrons dans une purée », oubliant ainsi la profondeur des racines nationales. L’horizon de de Gaulle ne s’arrêtait pas seulement à cette Europe dont il permettait l’éclosion. En pleine guerre froide, son autorité fascinante et sa détermination à doter la France d’une force de dissuasion lui permettaient de faire entendre et respecter la voix de la France par les géants russe et américain. Mieux, de l’Amérique latine à l’Asie en passant par le continent africain, rarement la parole française fut autant admirée et écoutée. Charles de Gaulle avait une certaine idée de la République, de la France et de l’Europe Charles de Gaulle était avant tout habité par la passion de la France. Et cette France, il l’a profondément redressée. C’est ainsi qu’il a fait de notre République une véritable démocratie. En donnant le droit de vote aux femmes ; en faisant élire le Président de la République au suffrage universel ; en offrant régulièrement au peuple par la voie du référendum le choix de son avenir ; en dotant notre pays d’institutions efficaces et équilibrées. Mais l’œuvre de de Gaulle ne se limite pas à la politique et à ses aspects constitutionnels. Les années gaulliennes furent aussi celles de la prospérité économique, de la modernisation de l’appareil de production sans oublier un souci réaliste de justice sociale, avec, par exemple, la naissance de la sécurité sociale dans la France à peine libérée. Chef de guerre, artisan de la paix et de la construction européenne, écrivain aussi dont plume savait être à la fois lyrique et concise, président d’une république réformée, responsabilisée et prospère, Charles de Gaulle est assurément l’un des grands hommes les plus complets de notre histoire, l’un de ceux qui ont le plus fait pour la grandeur et le rayonnement international de la France. Guidé par son patriotisme, son sens de l’honneur de l’intérêt général, de la fidélité, de l’indépendance et son refus de la fatalité, il est un exemple devenu quasiment sacré pour les Français, justifiant ainsi la fameuse phrase de Malraux « Tout le monde a été, est ou sera gaulliste ».

Le crépuscule du Tsar ?

La géopolitique est-elle une science ? Le débat n’est pas tranché. Mais une lecture précise et précieuse de l’histoire offre souvent des éclairages lumineux et instructifs pour mieux comprendre certaines problématiques actuelles et peut-être cerner, anticiper et éviter les récifs à venir. Tantôt tempétueux, tantôt calme, le long fleuve du temps empreinte ainsi souvent le même cours, hésitant entre une onde sereine, des méandres inattendus et parfois des chutes tonitruantes. A des siècles de distance, les mêmes défis peuvent conduire aux mêmes échecs. Mieux vaut donc tirer des leçons de l’Histoire plutôt que de la réécrire, la manipuler, ou pire, la falsifier. Vladimir Poutine risque de l’apprendre à ses dépens. Il en va ainsi de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Invasion, car, contrairement à ce que martèle la propagande de Moscou, ce ne sont pas des manœuvres de défense préventives contre une OTAN aux dents longues, mais bien d’une guerre de conquête dont il s’agit. Une agression brutalement classique, une attaque massive avec son déluge de feu de l’artillerie et de l’aviation, ses bombardements aveugles et meurtriers, ses massacres de civils… Avec un agresseur, la Russie de Vladimir Poutine. Et une agressée, l’Ukraine, dont les richesses agricoles et minières, l’emplacement stratégique vers la Mer noire et les tentations démocratiques et européennes, suscitaient la gourmandise intéressée du voisin russe et surtout de son autocrate sans foi ni loi au credo tristement célèbre : « la raison du plus fort est toujours la meilleure » …. Même si certains services de renseignements occidentaux annonçaient l’assaut imminent, nous ne voulions pas y croire, naïfs amoureux de la paix et rêveurs crédules d’un Kremlin pacifiste et conciliant. Mais la réalité est là. Cruelle et cynique. Nous rappelant les heures les plus sombres du XXème siècle, ces décades hérissées de volcans de haine et submergées d’océans de sang. Avec ces images de villes pulvérisées, de charniers d’où l’on exhume des martyrs les mains liées dans le dos, de longues files de réfugiés fuyant les combats… Tout nous rappelle 39-45, ces temps maudits où l’Homme a perdu l’âme. Un peuple fort de sa fierté, de sa soif de liberté et de son amour de la patrie peut résister à tout Ces temps maudits où, heureusement, les diables assaillants furent finalement vaincus. Et définitivement enchaînés au pilori de l’opprobre. Vladimir Poutine se voulait l’homme fort de l’Eurasie. Il en est peut-être l’homme fou. Et d’abord celui qui perdu la mémoire, qui n’a retenu aucune leçon de l’Histoire. Oubliant que personne n’aime les missionnaires armés. Qu’un peuple fort de sa fierté, de sa soif de liberté et de son amour de la patrie peut résister à tout ou presque. Les invincibles armadas ne sont jamais invincibles. Souvenons-nous des Etats-Unis au Vietnam, de l’Union Soviétique en Afghanistan. Ou même encore de l’inarrêtable Wehrmacht en Russie. Rien n’avait pu stopper les panzers et leur blitzkrieg. Jusqu’à l’hiver 42 et le serment de l’armée rouge de mourir plutôt que reculer. A Stalingrad, au cœur d’une ville en ruines, face à des hommes enfouis dans des caves et des tranchées, le minotaure nazi fut mis à terre. Il ne cessa dès lors plus de reculer jusqu’à la défaite finale, dans les décombres de Berlin. Même si la couleur remplace le noir et blanc, les clichés des combats dans les faubourgs de Kharkiv et Kiev en 2022 ressemblent étrangement à ceux de Stalingrad. Poutine rêvait d’une promenade militaire d’à peine 3 jours ou 3 semaines, presque une parade bienfaitrice de ses troupes dans cette Ukraine qu’il disait vouloir libérer des brigands « nazis » qui la gouvernaient. Le nouveau Tsar pensait que les Etats-Unis, l’OTAN et l’Europe le laisseraient faire, paralysés par un esprit munichois ou par leur dépendance à ses hydrocarbures. Effrayés par l’odieuse menace nucléaire. Il n’en est rien. L’Occident, posément mais concrètement et fermement, aide l’Ukraine. Et la Suède comme la Finlande rejoindront bientôt l’OTAN, malgré les canines de Poutine. L’ancien porte-glaive du KGB croyait son armée surpuissante. Elle n’a démontré que failles et faiblesses. Et il lui faut tendre la sébile auprès de mercenaires tchétchènes, syriens ou du groupe Wagner, suprême humiliation au pays des orgueilleux cosaques. Enfin, ultime échec de Poutine, sa défaite cinglante dans la bataille de la communication, victime d’une propagande arriérée et totalement impuissante, face à un Zelenski que certains prenaient pour un bouffon agité mais qui se révèle un maestro subtil dans l’art de la guerre des mots et des images. Certes, l’embrigadement et les mensonges imposent leur chape de plomb sur le peuple russe. Mais les babouchkas acceptent-elles de voir leurs petit-fils périr pour la prise d’une usine à Marioupol ? Rien n’est moins sûr. On peut railler l’impact supposé du fameux « soft power », cette force invisible du sourire ; c’est bien un groupe ukrainien qui a triomphé au concours de l‘Eurovision tandis que les artistes et athlètes russes sont désormais bannis de toutes compétitions internationales. Vers la Défaite et le déshonneur pour Poutine, l’Icare gladiateur Alors que le sanguinaire Staline avait réussi à se faire surnommer « le Petit Père des Peuples », Poutine apparait aujourd’hui, au moins aux yeux des nations libres, comme un boucher psychopathe. L’Hannibal Lecter moscovite du Silence des agneaux. Lui qui fascinait l’Occident derrière son masque de puissance lui donne désormais des hauts le cœur. Avec un courage et un héroïsme que peu imaginaient, à coups de lance-missiles ultra légers et de drones artisanaux, les troupes et le peuple ukrainiens font face, détruisant consciencieusement chars et hélicoptères ennemis. En 1918, les tanks, quasi invulnérables, avaient joué un rôle clé dans la victoire. La guérilla moderne en fait des cibles faciles et la Russie se révèle à nouveau le colosse aux pieds d’argile qu’elle fut si souvent au cours des siècles. Poutine, Icare gladiateur, voulait la guerre, la conquête et la gloire. Il aura la défaite et le déshonneur. Et l’Ukraine libre vivra.

La ruralité annexée par l'Absurdistan ?

Quand la justice et l’administration ignorent la loi, le bon sens, les territoires et l’Histoire « Nul n’est censé ignorer la loi » dit l’adage. Cependant, avec plus de 300 000 articles législatifs et réglementaires en vigueur dans notre beau pays, même le plus pointilleux et respectueux des citoyens ne pourra prétendre à l’omniscience en droit. Et personne ne pourra lui jeter la pierre. Par contre, la chose est plus gênante lorsque juges et hauts fonctionnaires ne tiennent aucun compte des textes votés par les représentants du peuple. L’actualité récente vient d’ailleurs d’en offrir un triste exemple avec cet agriculteur de Saint Aubin en Bray, Vincent Verschuere, condamné à payer 102 000 € de dommages et intérêts pour « troubles anormaux de voisinage ». Son délit ? Tout simplement faire son travail d’éleveur. Installée depuis plusieurs générations au cœur du village, la ferme Verschuere n’a rien d’extraordinaire, avec une activité rurale traditionnelle et même millénaire : elle fait du lait. Ce qui peut effectivement générer bruit et odeurs. C’est cela la campagne, un espace vivant où la nature s’exprime par le chant du coq, quelques bêlements ou meuglements, sans oublier des effluves de lisier, bouse ou crottin. Il en est ainsi depuis toujours, inévitable rançon de la générosité de la terre nourricière et d’une faune domestique sans lesquelles notre civilisation aurait été tout autre. Car c’est une fois devenu éleveur et agriculteur que l’homme a pu se sédentariser et donner naissance aux premiers habitats bâtis et groupés. En Absurdistan français, tout est possible, même des décisions d’injustice Oui mais voilà, quelques voisins indisposés par les sons ou fragrances venus de l’étable, pourtant bien naturels et banals, ont porté plainte. Comme avant eux d’autres tristes sires pour qui une mélopée de cloches, un concert de grenouilles ou un coq ténor constituaient d’insupportables agressions, saccageant la quiétude obligatoirement garantie par la ruralité de carte postale qu’ils avaient décrétée. Cachez ces fermes que je ne saurais voir ! Faites taire ces bêtes qui troublent mon égoïsme sacré ! Et que l’odeur de bouse disparaisse à jamais ! Aussi, pour tenter d’éviter ces procès fomentés par de précieuses ridicules, le législateur a œuvré, via une loi de « protection du patrimoine sensoriel des campagnes » votée à l’unanimité de l’Assemblée Nationale puis du Sénat voici plus d’un an. L’idée simple et pleine de bon sens consistait à lister sur chaque territoire le « patrimoine sensoriel et olfactif » existant pour le rendre dès lors inattaquable en justice. A charge pour l’administration d’effectuer ce « recensement ». Hélas, cela n’a pas été fait. D’où cette décision de justice ou plutôt d’injustice, d’autant plus incompréhensible que l’exploitant avait sollicité et obtenu auprès des services préfectoraux toutes les autorisations nécessaires. Il pourrait d’ailleurs très bien se retourner contre l’Etat ! En Absurdistan français, tout est possible, même le pire. Protégeons nos agriculteurs ; il en va de notre souveraineté alimentaire et de la survie de nos campagnes Que veulent donc ces néo-ruraux qui polluent les campagnes de leur mépris et de leur ignorance ? Ni ortie, ni chardon ? Des pelouses et non des pâtures ? des animaux empaillés, peints et surtout muets ? Des averses de n°5 de Chanel pulvérisé par drône ? Alors que la géopolitique nous démontre dramatiquement la nécessité de la souveraineté alimentaire et que la profession agricole dont nous avons tous besoin ne cesse d’être attaquée, il est temps de remettre l’église au milieu du village. Que la justice soit juste, que l’administration administre, que les bobos restent au quartier latin et que nos agriculteurs puissent enfin travailler sereinement. « Chacun son métier, les vaches seront bien gardées ! » NB : Vincent Verschuere peut se pourvoir en cassation. Qu’il ne perde pas espoir, même le bon sens peut l’emporter.

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