N'oublions pas les femmes afghanes !
Depuis la chute de Kaboul en août 2021, les femmes d’Afghanistan sont plongées dans un enfer quotidien sous le régime taliban. Privées de leurs droits les plus fondamentaux, elles sont désormais interdites d’éducation, de travail, de compétitions sportives, et de toute liberté de mouvement sans la présence d’un tuteur masculin. De nouvelles lois liberticides ont été promulguées en août 2024 par le « ministère de la Prévention du vice et de la Propagation de la vertu des Talibans ». Ces mesures oppressives, qui culminent avec la fermeture des salons de beauté, les mariages forcés et les violences de genre, témoignent d’une régression effrayante, qualifiée par les ONG « d’apartheid sexiste ». Pire encore, la lapidation publique des femmes est redevenue courante, plongeant l’Afghanistan dans une époque sombre où la vie d’une femme ne vaut rien. Face à ce drame, le silence est à la fois lâcheté et violence. Et c’est ce silence que nous observons avec une gravité glaçante ici, en France, où les mouvements féministes, si prompts à s’indigner pour d’autres causes, restent étrangement muets face à cette catastrophe. Comment se fait-il que celles qui s’élèvent avec tant de vigueur pour défendre le port du hijab ou de l’abaya, ferment les yeux sur les atrocités commises contre les Afghanes ? Où sont les voix françaises pour ces femmes, ces mères, ces filles, réduites à l’invisibilité sous un régime qui les nie jusque dans leur humanité ? L’ex-championne afghane de taekwondo, Marzieh Hamidi, réfugiée en France, a exprimé son incompréhension devant cette absence de soutien. Elle, qui a dû fuir son pays pour échapper à la barbarie talibane, voit avec tristesse que son combat n’est pas relayé, que l’indignation internationale s'estompe. Lapidations, apartheid sexiste, les femmes afghanes vivent un martyr. Et les féministes françaises gardent le silence. Ne détournons pas les yeux. Le sort des Afghanes ne peut pas être relégué à un simple fait divers lointain. Cette barbarie ne doit pas être tolérée, ni justifiée par la distance géographique ou culturelle. Si nous tolérons l’oppression quelque part, qui peut garantir qu’elle ne s’installera pas ici, chez nous, dans nos quartiers, nos écoles, nos institutions ? La liberté des femmes n’a aucune frontière, elle est universelle. Abandonner les Afghanes, c’est trahir cette universalité et céder face à l'obscurantisme. Soyons clairs : cela ne doit jamais arriver en France. Il n’est pas question de céder à l’indifférence ou au relativisme culturel. C’est un impératif moral et politique : défendre les droits de toutes les femmes. Ainsi, je soutiens sans réserve la proposition de résolution européenne présentée par Pascal Allizard, Vice-Président de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées au Sénat, visant à prendre des mesures contre les atteintes aux droits fondamentaux des femmes en Afghanistan commises par le régime des Talibans ! N’oublions pas les Afghanes, ni leurs sœurs iraniennes. Leur souffrance, leur lutte, doivent être au cœur de notre solidarité. Ne laissons jamais un tel cauchemar s’installer dans notre République.
Lettre ouverte à Bruno Le Maire
« Non, Monsieur le Ministre, les élus de nos communes, départements et régions, ne sont pas des cigales écervelées !» Monsieur le Ministre, Voici quelques jours, vous avez fait vos adieux à votre palais de Bercy en y organisant une réception somptueuse après avoir stigmatisé les collectivités locales pour leur gestion. Vos récentes déclarations accusant les administrations territoriales de faire « dériver les comptes publics » ont soulevé l’indignation parmi les élus concernés. Une telle sortie rappelle certaines des fables de La Fontaine où les puissants se défaussent de leurs responsabilités sur ceux qui n’ont pas les moyens de se défendre. C’est un paradoxe étonnant : alors que les collectivités territoriales font preuve d’une résilience exemplaire, elles sont la cible privilégiée de vos accusations. Permettez-moi de vous rappeler la fable du Chêne et du Roseau. Depuis des années, face aux vents contraires des restrictions budgétaires, des baisses de dotations et de l’inflation, les collectivités plient, mais ne rompent pas. Elles sont ce roseau, humble et flexible, qui continue, en dépit de toutes les tempêtes, à assurer les services publics de proximité, à construire les écoles, entretenir les routes, soutenir les associations, accompagner les plus vulnérables… Bref, à rendre la France vivable, loin d’un État aveugle qui, lui, ressemble de plus en plus à ce chêne orgueilleux qui finit par tomber au premier coup de tonnerre. Les collectivités locales sont les fourmis, et non les cigales, que vous semblez décrire. Elles anticipent, épargnent, investissent à bon escient. Si l’État gérait ses finances avec la même rigueur que nos maires, présidents de département ou de région, la situation serait bien moins préoccupante. Quelques rappels chiffrés s’imposent ainsi : alors que la dette de l’Etat avoisine les 3 200 Milliards d’euros, celle des collectivités est inférieure à … 250 Milliards d’euros, soit à peine 8% de la dette publique ! Et quand on sait que le passif s’est accru de plus de 1 200 Milliards sous le règne de Bruno Le Maire, tandis que tous les états occidentaux ont vu leur dette et leur déficit se réduire depuis 2021, on ne peut qu’être sidéré : Bruno Le Maire, c‘est le cancre arrogant qui donne des leçons ! Bruno Le Maire, le cancre arrogant qui se voulait professeur Quelle est donc cette obsession pour les comptes des collectivités, si ce n’est la volonté de trouver un bouc-émissaire pour tenter de faire oublier ses propres erreurs ? Est-ce leur faute si l’État, de son côté, peine à maîtriser ses propres dépenses ? N’est-ce pas plutôt le gouvernement qui, à coups de politiques parfois hasardeuses et de transfert rampant de compétences, fait peser sur les épaules des élus locaux des responsabilités toujours plus lourdes sans les moyens adéquats ? Les collectivités ne sont pas des cigales insouciantes ; elles ne sont ni imprévoyantes, ni prodigues. Elles font ce qu’elles peuvent avec ce qu’elles ont, tout en respectant la règle de l’équilibre. Et si elles investissent, c’est pour répondre aux besoins immédiats de leurs administrés, pour assurer la continuité de services publics qui, sans elles, s’effondreraient. Le pacte entre le pouvoir central et les forces locales, est aujourd’hui en péril. Les élus locaux, comme le berger, œuvrent humblement, loin des feux de la rampe, pour préserver l’intérêt général. Et méfiez-vous, si vous persistez à les accabler et à détruire ce lien de confiance, ce ne sera pas le lion étatique qui s’en sortira, mais bien les collectivités qui, à la longue, cesseront de sauver la bête qui les piétine. Le risque, pour quelqu'un qui aspirait à la présidence de la République, c’est de vous trouver plus proche de Fouquet que de Colbert : isolé et en disgrâce. Les collectivités territoriales ne sont pas les ennemis de la République, elles en sont ses alliées les plus fidèles. À condition de ne pas les accabler de toutes les fautes. « On a souvent besoin d’un plus petit que soi » (La Fontaine, le Lion et le Rat )
De la magie du tricolore…
Alors que grisaille et morosité semblaient ancrées et même incrustées dans nos quotidiens, il a suffi d’un zéphyr olympique pour ramener, au moins pendant quinze jours, azur et soleil dans le cœur des Français. Avec leur feu d’artifice de médailles, leurs héros gagnants et souriants, leurs images de liesse populaire et de joie bon enfant, les J.O. sont apparus comme une trêve enchantée, une communion inattendue et salutaire, une bouffée de fierté et de bonne humeur, un baume régénérant et presque salvateur. Pendant deux semaines, les Français ont vibré, chanté, parfois même pleuré de joie, au rythme des exploits de Léon Marchand, Pauline Ferrand-Prévot, Teddy Riner, Manon Apithy-Brunet, Nicolas Gestin, Cassandre Beaugrand, de ses rugbymen et volleyeurs, et de tant d’autres, avec même un incroyable triplé au BMX. Les podiums s’enchaînaient, les Marseillaise se succédaient… La France qui gronde avait laissé place à la France qui gagne. C’était « la France en grand, la France ensemble », pour reprendre un slogan cher à Jacques Chirac. C’était beau, c’était bon. Pourtant ce n’était que du sport, diront certains. Les plus cyniques railleront le machiavélisme des patriciens d’aujourd’hui offrant au peuple ses « panem et circenses », l’ivresse d’un opium d’été pour mieux dompter la colère de la foule, la domestiquer, l’endormir…C’est qu’ils n’ont pas compris les vertus fédératrices du sport, cette capacité unique à sublimer le Vivre Ensemble, à incarner la force du collectif. Laissons donc ces Cassandre à leur fiel et savourons notre plaisir d’avoir vu ces soleils tricolores se lever, ce réveil du drapeau heureux. La France en grand, la France ensemble N'en doutons pas, cette féerie sportive estivale fera naître des vocations au sein de notre jeunesse ; piscines et dojos vont attirer. Elle aura aussi momentanément réconcilié notre peuple, si souvent tenté par les affres de la division. Et peut-être même réussira-t-elle ce miracle politique : redorer le blason de l’idée de Nation. Tandis que la mondialisation accélérée et la construction européenne, l’altermondialisme, les communautarismes et l’intelligentsia, maîtresse du politiquement correct, tendent à définir la Nation comme un concept dépassé et inadapté au XXIème siècle, ce merveilleux été 2024 a magistralement rappelé le trésor d’unité et d’énergie qui sommeille dans les plis du tissu tricolore. La Nation, une grande famille Oui, même du domaine de l’impalpable, Nation et patriotisme peuvent se révéler des alchimies formidablement positives et constructives. Loin d’être seulement une complexe construction historique, politique et sociale, la Nation dessine d’abord une identité, c’est-à-dire un passé mais aussi des valeurs revendiquées. Orfèvre minutieuse, elle forge le sentiment d’appartenir à une grande famille, la volonté de vivre ensemble et solidaires, malgré nos différences, qu’elles soient physiques, sociales, raciales ou religieuses. Dès lors l’idée de Nation implique pour ses membres d’accepter des principes de redistribution. Elle aboutit aussi logiquement à promouvoir la démocratie, le « peuple souverain ». Par nombre d’aspects, la Nation constitue donc un ciment précieux qu’il serait bien dangereux de vouer aux gémonies. S’il existe aujourd’hui dans la société française de dangereuses dérives communautaristes alimentées par d’indéniables difficultés sociales ou d’intégration, la Nation en tant que creuset et projet commun demeure la meilleure base de réponse. Encore faut-il que les « rebelles » ou « exclus » manifestent un désir de lier leur destin individuel à cette Nation française et qu’ils s’y sentent invités. Peut-être est-ce le moment ou jamais ? Une chance à saisir. La parenthèse olympique hier, paralympique demain, peut semer des germes de concorde, d’harmonie, de fraternité. La magie du tricolore existe. Nul ne peut le nier. À nous de la faire perdurer au-delà de l’écume de l’été. C’est une question de volonté, de fierté, de priorité.
Capharnaüm, éclipse et lumière ?
Quand la foudre tombe, l’éclair peut devenir flamme et tout embraser, surtout une République malade. Le 9 juin au soir, en annonçant de façon précipitée, irréfléchie et impulsive la dissolution, Emmanuel Macron a démontré une fois de plus que le costume présidentiel ne lui sied guère. Car il ne suffit pas de porter beau et de bien parler pour diriger les destinées d’un pays de 70 millions d’âmes à l’histoire millénaire. Pseudo-Jupiter devenu apprenti sorcier qui se rêvait maître d’un Nouveau Monde, il contemple désormais un champ de ruines fumantes : son bilan. Une société plus fracturée que jamais, entre communautarismes acérés et individualisme forcené. Un État moins régalien que jamais, ne protégeant plus et ayant abandonné des pans entiers du territoire. Une dette et un déficit plus abyssaux que jamais, noircissant l’avenir de nos enfants. Enfin un monarque républicain à l’hubris dévorante, isolé dans sa tour d’ivoire. Entre craintes et colères, les Français ont exprimé plus qu’un mécontentement : leur refus du déclin et de la désintégration d’une France qu’ils aiment, loin de la « start-up nation » branchée des bobos. Ceux qui connaissent le pays le savaient bien et, à la virgule près, les sondages l’avaient prédit ; ce n’est pas un vent mauvais qui souffle. C’est une tornade sans pitié. Avant le 9 juin régnait le capharnaüm. Désormais, c’est le chaos. Pompier pyromane, l’hôte de l’Élysée s’imagine en messie salvateur, croyant pouvoir réitérer le sursaut gaulliste de juin 68. Il va cependant découvrir les délices épicés de la version chiraquienne de la dissolution. Car la crédibilité du verbe macroniste n’est plus. Affirmer vouloir redonner la parole au peuple quand on a gouverné à coups de 49.3, de qui se moque-t-on ? Le miel est devenu fiel au gré des interventions télévisées et conférences de presse narcissiques. Ses propres candidats ont d’ailleurs exclu le Président de la République de leurs affiches pour tenter d’éviter le naufrage. Que va-t-il donc se passer ? Bien maline la diseuse de bonne aventure qui lira juste dans la boule de cristal fêlée de la vie politique française… Comme lors de toute campagne électorale, promesses sucrées et engagements solennels s’enchaînent. On va passer de l’ombre à la lumière. L’argent va ruisseler, le pouvoir d’achat subitement exploser. Magie des scrutins ! Le nouveau front populaire, c'est Noël en juillet et la banqueroute à l'automne Champion olympique de la démagogie, le Nouveau Front Populaire atteint de nouveaux records de populisme : Smic à 1600 euros, retraite à 60 ans, cantines bio et gratuites, revenu étudiant… Coût estimé, entre 250 et 300 milliards. Ce sera Noël en juillet et la banqueroute à l’automne. Car, certains l’oublient, nous vivons dans un pays où pèse une dette de 3000 milliards d’euros. Qu’à cela ne tienne, une solution et une seule : la taxation des superprofits et des plus riches. Sauf que nous sommes déjà les rois des prélèvements obligatoires. Ne dit-on pas que trop d’impôt tue l’impôt ? Fidèles à leur bon cœur moralisateur, les amis retrouvés de la gauche plurielle ouvrent grand les portes du pays aux immigrés et « déplacés climatiques ». Michel Rocard, reviens ! Et explique-leur que la France est certes généreuse, mais qu’elle ne peut accueillir toute la misère du monde ! Côté RN, après avoir beaucoup promis, jour après jour on revoit à la baisse les ambitions programmatiques. Retraites et baisse de la TVA sur les produits de première nécessité attendront donc un audit des finances publiques ! Triste fourberie de Marine ou éclair de lucidité de Jordan, pas besoin d’audit ! La commission des finances du Sénat ne cesse d’alerter sur les dérapages budgétaires et de publier des rapports précis et chiffrés présentant la bérézina financière de notre Etat. Tous les chiffres sont connus, et les baisses de prix miroitées par les sirènes frontistes apparaissent presque aussi déraisonnables que les délires économiques des cigales mélenchonistes sous amphétamines. Au moins s’en rendent-ils compte… Pour la future ex-majorité présidentielle, on promet de garder un cap dont les Français n’ont jamais compris où il menait. Et la campagne des macronistes s’avère un véritable chemin de croix, l’opprobre et le rejet de l’hôte de l’Elysée rejaillissant sur tous ceux qui osent encore porter ces couleurs. Enfin, le pathétique Ciotti a dynamité dans l’indignité une maison LR déjà bien mal en point. Tout est à terre et à reconstruire. Une seule solution à terme : la démission du Président A défaut de pronostic, quatre scénarii sont sur la table : le bien improbable miracle macroniste, le tsunami bleu marine, la remontée du front populaire ou une assemblée sans majorité absolue, donc fragile et peut-être même ingouvernable. Tout laisse à penser que la quatrième hypothèse s’imposera : une chambre des députés scindée en 3 blocs étanches qui se regarderont en chiens de faïence, avec quelques rescapés LR, courageux mais impuissants, condamnés à la solitude vertueuse ou à devenir des supplétifs misérables. La situation actuelle donc, mais en pire, car les Français exigent du changement. Sur le fond et la forme. Or notre pays ne peut pas se permettre de perdre 3 ans du fait d’un blocage institutionnel. Le statuquo serait volcanique, et l’éclipse mortifère. Viendra alors la seule possibilité constitutionnelle de séréniser la France, de la remettre en ordre et de lui offrir un horizon. Non plus une dissolution, mais une démission. Celle du Président de la République. Politique fiction ? Peut-être, mais la réalité ne ressemble-t-elle pas furieusement à une série télévisée à suspens dont on se serait bien passé ?
« Réinventons l’Europe »
Si l'histoire est une symphonie aux accents tragiques et triomphants, alors l'Europe est une partition singulière, marquée par des mouvements de guerre et des refrains d'unité. Au sein de ce vieux continent, les arpèges de la démocratie résonnent, mais ils sont souvent étouffés par le grondement des canons. L'Europe, c'est l'héritage de Goethe, Vivaldi et Voltaire mais c'est aussi le souvenir douloureux de Hitler et de Mussolini. L’Europe, c’est l’agora d’Athènes mais aussi Verdun et Auschwitz, un territoire où se croisent les stèles des victoires et les stigmates des conflits. Pourtant, au cœur de ces ténèbres, une lueur d'espoir a jailli. Un projet insensé, mais ô combien audacieux, a pris forme parmi les ruines. L'idée de transformer les ennemis d'hier en partenaires d'aujourd'hui, les rivalités séculaires en coopération fraternelle. C'est ainsi que l'Europe du marché a émergé des cendres de l'Europe des empires, tissant des liens économiques qui ont peu à peu donné naissance à une communauté d'intérêts et d'idéaux. Mais le chemin vers cette Europe unie et prospère n'a pas été sans embûches. Les critiques fusent, pointant du doigt une Union européenne souvent perçue comme lointaine, bureaucratique, et déconnectée des réalités quotidiennes des citoyens. Les maux sont nombreux : technocratie envahissante, déficit démocratique, concurrence déloyale entre États membres. Pourtant, au lieu de rejeter l'Europe, il est temps de la réinventer. Oui à une nouvelle Europe, ancrée sur des valeurs de solidarité, de démocratie, de prospérité partagée et de sécurité. Oui à une nouvelle Europe qui respecte l’identité et la souveraineté des Nations sans vouloir les toiser. Pour cela, quatre piliers doivent soutenir cette reconstruction européenne. Premièrement, la préférence européenne. Il est temps de vraiment protéger nos industries et nos travailleurs en instaurant des normes communes et en favorisant les échanges au sein de l'Union plutôt que de les laisser se noyer dans la concurrence mondiale déloyale. Les agriculteurs et pêcheurs français ne doivent pas être sacrifiés sur l'autel du libre-échange, ni les ouvriers condamnés à subir les contrecoups d'une mondialisation sans règles. Même les Etats-Unis, libéraux et pragmatiques, osent taxer certains produits importés lorsque leurs entreprises sont en péril ! Deuxièmement, l'harmonisation fiscale et sociale. L'Europe ne peut pas prospérer si certains États membres jouent sur les écarts de législation pour attirer les investisseurs à bas coût ou exploiter une main-d'œuvre bon marché. Aussi est-il urgent d'établir des règles communes en matière de fiscalité et de droits sociaux, afin de garantir à tous les citoyens européens des conditions de vie dignes et équitables. Troisièmement, la démocratisation des institutions européennes. Rendons la Commission européenne plus transparente et plus démocratique, en la dotant d'une légitimité renforcée par une plus grande responsabilité devant les citoyens et par un mode de désignation qui mette fin au copinage et à la courtisanerie. Les décisions qui affectent la vie de millions d'Européens ne peuvent plus être prises dans l'ombre des couloirs de Bruxelles. Enfin, Il faut défendre la civilisation européenne, pierre angulaire de l'Union. Alors que la Russie de Poutine a envahi l’Ukraine, que la puissance chinoise devient de plus en plus pressante, et que les États-Unis font face à des incertitudes politiques sérieuses, il est impératif de renforcer, à travers tout le continent européen, l'alliance solide que nous avons bâtie avec les autres États membres de l'Union européenne pour garantir la paix. Les menaces qui pèsent sur notre continent doivent faire de la défense européenne une réalité, même si les différences nationales ne sauraient être niées. Consolider l’Europe pour renforcer la France ! Le moment est venu de tourner une nouvelle page de l'histoire européenne. Le Brexit et les défis actuels sont autant d'opportunités de repenser notre projet commun, de le rendre plus juste et démocratique. Car l'Europe ne peut pas se permettre de rester figée dans le passé, prisonnière de ses divisions et de ses échecs. Le moment est venu de sortir de l’excès des normes, des charges et des contraintes afin de restaurer la valeur du travail, apporter notre soutien à l'agriculture, œuvrer à la reconstruction de notre industrie et défendre l'énergie nucléaire face à l'inflation des prix de l'énergie. Le moment est venu de nous efforcer à maîtriser nos frontières et réaffirmer les principes fondamentaux de notre civilisation. Comme le général de Gaulle l'a enseigné, l'Europe doit être utilisée comme un "levier d'Archimède" pour renforcer la puissance de la France dans le monde. Parce que l’on n’efface pas l’histoire, l’Europe ne peut avoir l’ambition de remplacer les Nations. L’Europe doit être au service de la France et des autres pays qui la composent. Certainement pas l’inverse. Le 9 juin, l'Europe peut et doit prendre un nouveau départ. Il est grand temps d’agir. C'est l'heure de réaffirmer notre engagement envers cette idée folle mais belle d'une Europe unie dans sa diversité, forte dans sa solidarité, garante de paix, et résolue dans sa marche vers l'avenir. Car c'est là que réside notre destin commun, en tant que citoyens d'une Europe qui reste à construire, jour après jour, note après note, dans le concert des nations. Olivier PACCAUD Sénateur de l’Oise
Terres d'Hist'Oise est de retour
Avec le printemps, et on l'espère les beaux jours, revient comme chaque année Terres d'Hist'Oise, mon magazine sénatorial destiné à mieux faire connaître nos trésors d'hier, sans oublier celles et ceux qui font avancer l'Oise d'aujourd'hui. D'ici au 14 juillet, je viendrai vous le déposer en mairie. Avec pourquoi pas l'occasion de vous croiser ! En attendant, et en guise d'apéritif, voici la couverture et l'éditorial. Car l'Oise est soie ! Car l’Oise est soie ! Clins d’œil spirituels dévoilant subtilement une vérité cachée tel le magicien sortant l’angora de son chapeau, les jeux de mots ne s’avèrent pas toujours futiles. Savez-vous donc quel est l’anagramme de notre belle Oise ? Soie. Or y-a-t ’il plus noble, plus doux, plus précieux et plus brillant textile que la soie ? Magique et ancestrale, cette fine étoffe née du suc de la chenille se métamorphosant en papillon est peut-être l’un des plus beaux cadeaux de la Nature à l’Homme. Car ces cocons de Lilliput, merveilleuses et minuscules chrysalides, cailloux blancs du petit Poucet devenu Marco Polo, symbolisent parfaitement cette longue et lente marche vers la beauté et la sérénité. L’envol de l’espoir. Oui, l’Oise est soie, un sublime rectangle de soierie constellée de joyaux de pierre, ses castels et ses cathédrales. Et c’est par un labeur millénaire et quotidien que les hommes ont su magnifier ce terroir généreux, entre rivières paisibles, forêts profondes, plaines fertiles et villages soignés. Cette patrie d’Hist’Oise, elle fut pendant plus d’un siècle, entre 1850 et 1970, une terre industrielle et une mère ouvrière, à l’ombre des cheminées des usines qui ont jailli soudainement, floraison de briques. On y a fabriqué des horloges, du papier peint, des éventails, des jouets, des allumettes, de la faïence sous toutes ses formes et même des lunettes et des automobiles. Là des brosseries, des carrières, des brosseries, des sucreries, ici une blanchisserie, une orfèvrerie, une ganterie, une clouterie, multiples ruches où hommes, femmes et enfants trimaient 10 ou 12 heures par jour. Avec un savoir-faire admirable. Avec des joies et des peines. Avec des colères, des grèves retentissantes. C’était l’Oise d’hier. Il ne reste plus grand-chose de ce tapis d’ateliers et de manufactures qui s’étalait entre villes et campagnes, d’Auneuil à Ferrières, de Janville à Saint-Just des Marais, de Saintines à Méru, de Creil à Ercuis… Demeurent cependant une histoire, une fierté, des souvenirs, un beau musée nacré, et quelques survivants qui résistent : l’horlogerie Huchez, les gants Maille, l’orfèvrerie d’Ercuis, les pierres de Saint Maximin, les carreaux de Ponchon… Bonne lecture, bon voyage Et surtout vive l’Oise !
L’aéroport de Tillé, Aujourd’hui, un atout pour le territoire. Mais demain… ?
Il est des décisions majeures, essentielles, cruciales pour l’avenir d’un territoire, son développement économique, la qualité de vie de ses habitants, l’évolution du cadre de vie, l’environnement. C’est ainsi que le choix fait lundi 29 avril par le SMABT (Syndicat Mixte de l’Aéroport de Beauvais-Tillé) va conditionner le futur du Beauvaisis et de toute une partie de l’Oise, non pas pour 1 ou 2 ans, mais pour plusieurs décennies. Au moins jusqu’en 2050. Or si certaines alternatives sont réversibles, d’autres le sont très difficilement, même avec des clauses de « revoyure ». Et dans le cas présent, il n’y aura plus de marche arrière possible. Le SMBAT s’est ainsi prononcé sur le développement de la plateforme aéroportuaire de Tillé en confiant ses rênes pour 30 ans à un consortium mené par les sociétés Bouygues et Egis. Avec le projet affirmé des nouveaux délégataires de moderniser l’infrastructure et d’y accroître fortement l’activité ce qui est bien logique; on n’investit pas des sommes colossales dans un aéroport sans en attendre un « substantiel » retour sur investissement. Cet aéroport, c’est aujourd’hui un incontestable atout pour le Beauvaisis. Cela ne doit pas en devenir un handicap. Nous connaissons tous ses vertus économiques en termes de création de richesses et d’emplois, directs ou indirects. Et nous ne pouvons que nous en réjouir pour celles et ceux qui ont trouvé du travail grâce à l’aéroport. Mais nous savons aussi qu’il peut générer des nuisances notamment sonores, et que cela peut avoir un impact considérable pour la qualité de vie non seulement des riverains de Tillé, mais aussi des Oisiens situés dans les couloirs ou trajectoires, non pas officielles, mais réelles, des avions. Et personne ne peut nier les conséquences environnementales et même médicales (voir la récente étude sur les communes aux alentours de Roissy où l’espérance de vie est plus basse qu’ailleurs en France) du trafic aérien. Ni son influence sur la valeur de l’immobilier. Il était donc souhaitable de trouver le point d’équilibre qui permette de concilier l’activité économique, le bien-être des habitants concernés et le respect du cadre de vie. Trouver l’équation du fameux « développement maîtrisé et raisonné» ! Mais derrière cette expression rassurante, qu’entend-on ? Une hausse du trafic de 10 % ? 30 % ? 50 % ? Plus ?! Entre + 30% et 45 % d’activité, est-ce un développement maîtrisé ? Quelle est la situation actuelle ? Nous avons les chiffres précis : 5,6 millions de passagers en 2023 pour un peu plus de 32 000 « mouvements » aériens. Avec une très bonne santé économique de l’aéroport. A tel point que le jour même où le SMABT se réunissait pour choisir son délégataire, on annonçait une prime de plusieurs milliers d’euros pour les employés. Tant mieux pour eux. L’aéroport est donc une poule aux œufs d’or. Mais ce tableau financier idyllique ne saurait masquer le malaise et le mécontentement liés au trafic. Depuis près de deux ans, les trajectoires des aéronefs n’ont cessé de se déporter. Et maintenant, c'est près d’une trentaine de communes qui est survolée quasi-quotidiennement alors qu’auparavant, les nuisances n’en concernaient qu’une dizaine. Quelle sera la situation demain ? Le nouvel exploitant va investir pour pouvoir doper son activité avec des prévisions très précises : 45 000 mouvements dès 2034 et 50 000 dès 2040. Ces chiffres ont été donnés en séance publique hier. C’est-à-dire + 30 % d’activités en 10 ans et 45 % en 15 ans ; Le SMABT aura cependant la possibilité de limiter la hausse à 45 000 mouvements. Mais l’objectif final de Bouygues-Egis est de 53 000 mouvements en 2054. Aucune étude d’impact, aucun problème actuel résolu… Si on peut comprendre la volonté du SMABT d’exploiter le filon précieux de l’aéroport, on peut cependant regretter qu’aucune étude d’impact n’ait été réalisée et même commanditée. Quelles vont être les conséquences de ce développement important des activités aériennes et aéroportuaires ? En termes économiques mais aussi environnemental ? En matière de valeurs immobilières et de santé publique ? Le territoire peut-il vraiment absorber une si forte croissance sans un grave préjudice ? La poule aux œufs d’or ne risque-t-elle pas l’indigestion ? On ne peut aussi que déplorer que les problèmes actuels (nuisances permanentes – parkings sauvages, incivilités – dans Tillé et les communes alentours, trajectoires des avions totalement anarchiques qui polluent désormais une vingtaine de communes qui ont délibéré pour exprimer leur mécontentement) n’aient pas été résolus avant de passer à une phase suivante. + 30% et même plus 45 %, est-ce cela un « développement maîtrisé » ? A vous d’en juger. La sagesse aurait été de surseoir à une décision aussi importante alors que tant d’interrogations et de problématiques subsistent. Membre suppléant du SMABT, je n’ai pas eu le droit de voter lors de cette délibération, mais je me suis exprimé très clairement. La titulaire, ma binôme, Anne Fumery, a, elle, voté contre, comme le maire de Tillé, Catherine Martin, et celui de Therdonne, Martial Duflot. 8 élus ont voté pour, et un s’est abstenu. L’art de la politique est de rendre possible ce qui est souhaitable. Le développement économique est évidement souhaitable tout comme la préservation de la qualité de vie, de l’environnement et de la santé. Espérons que l’avenir verra ces aspirations se réaliser conjointement autour de l’aéroport et ne pas s’opposer… Il est cependant permis de se poser des questions et de ne jamais oublier l’adage latin : « In medio stat virtus ». La justesse se trouve toujours dans le juste milieu.
Pas de pays sans paysans !
Il n’y a pas de sot métier, dit le dicton. Mais certaines professions ont une importance singulière. D’abord parce qu’elles sont vitales. C’est évidemment le cas de l’agriculture. Le plus vieux métier du monde, celui qui a scellé le socle de notre civilisation. Qui a fait de l’Homme un sédentaire et non plus un chasseur nomade à la poursuite du gibier. En domestiquant certains animaux, en comprenant et maîtrisant les cycles de la nature, de Germinal à Messidor, et en pouvant régulièrement se procurer sa nourriture au même endroit, l’homme devenu paysan a créé les premiers villages. Puis les villes. Ce mot, paysan, montre d’ailleurs l’importance, la profondeur du lien charnel qui unit les Hommes de la terre et le sol où ils vivent et travaillent. Pas de pays sans paysans ! Ce vieux slogan syndical n’est pas qu’une lapalissade. Car nos agriculteurs portent depuis la nuit des temps cette mission nourricière. Et même si la France d’Ancien Régime a connu maintes disettes et famines, la fertilité de nos terroirs, nos climats tempérés, ainsi que le courage, le savoir-faire, le labeur de nos agriculteurs, furent une des bases de la prospérité, de la puissance du royaume de France. Personne mieux que Sully, le rigoureux ministre d’Henri IV, ne l’a ainsi exprimé : « labourage et pâturage sont les deux mamelles dont est alimentée la France et les vrais mines et trésors du Pérou ». Pendant des millénaires, l’immense majorité des hommes en firent leur unique activité. Et rarissimes sont les arbres généalogiques de familles françaises sans racines agricoles. Aujourd’hui encore, dans la plupart des pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine, les hommes sont avant tout des paysans. Chez nous, l’agriculture s’est métamorphosée. Les machines, les engrais, les techniques, sans oublier le développement des échanges avec le bout du monde, ont abouti à une baisse très importante du nombre d’agriculteurs et d’éleveurs. Mais, même peu nombreux, nos paysans continuent à jouer un rôle clé dans notre société. En effet, ils nous nourrissent, créent et maintiennent des emplois, évitent la désertification de notre ruralité, entretiennent les paysages… Il ne faudrait pas l’oublier. Sans agriculture, la France n’est plus la France Pour qualifier la richesse procurée par notre agriculture, on avait inventé une expression dans les années 1970, le « pétrole vert », désormais passée de mode, comme si une partie de nos élites avait oublié ce formidable atout national. Il fut pourtant un temps, pas si lointain, où notre pays comme le reste de l’Europe d’ailleurs, n’était pas autosuffisant au niveau alimentaire. C’est pour cela qu’est née la fameuse Politique Agricole Commune (PAC) dans les années 1960, avec rapidement des résultats exceptionnels en matière de rendement. La France est ainsi devenue un des premiers producteurs mais aussi exportateurs mondiaux. Aujourd’hui, notre agriculture sait allier productivité, qualité et variété. Cependant, un profond malaise et une colère longtemps contenue explosent dans nos campagnes. Assommés de contraintes administratives, concurrencés déloyalement par des produits venus d’ailleurs sans respecter les normes environnementales et sanitaires imposées en France, subissant une inflation incessante, « fliqués » par une administration agressive et inquisitoriale, les agriculteurs crient à la fois « assez » et « à l’aide » ! Au regard de cette détresse paysanne illustrée par les si nombreux suicides de chefs d’exploitation et de la dégradation régulière de notre balance commerciale agricole, il est plus que temps, pour reprendre l’expression de Georges Pompidou « d’arrêter d’emmerder » les cultivateurs et les éleveurs. Et surtout de les soutenir. Du « pétrole vert » à la non-assistance à agriculteurs en danger… Il en va de notre sécurité alimentaire, de notre indépendance, de la survie de notre ruralité. Quand on sait que les charges, la fiscalité, les normes environnementales européennes mais aussi françaises, sans oublier certains traités internationaux ont abouti à multiplier les importations de poulet, viande ovine et bovine, fruits et légumes, produits laitiers, on peut parler de non-assistance à agriculteurs en danger. Le bon sens a été guillotiné au nom d’un libre-échange destructeur et d’une écologie schizophrène. Comment accepter les diktats des ayatollahs verts et des salonards de Bruxelles ou de Paris qui aboutissent à faire venir des volailles de l’autre côté du globe avec un bilan carbone désastreux et des conséquences dramatiques pour nos propres éleveurs ? Le récent rapport sénatorial sur la Ferme France a ainsi démontré que les seules classes aisées pouvaient se permettre d’acheter des produits agricoles français « haut de gamme », alors que les milieux modestes ne pouvaient consommer que des produits « premiers prix » de mauvaise qualité et importés. « Pas de pays sans paysans » ne serait-elle finalement pas une devise d’avenir ? Car, non seulement il faudra toujours et même encore plus nourrir l’humanité, mais aussi parce que la recherche et le progrès offrent avec les « agros-ressources » d’autres perspectives pour nos exploitants. Sauvons nos agriculteurs, pour continuer à nous nourrir, à nous fournir des produits de qualité et à faire vivre nos campagnes. Nous avons besoin d’eux. Lors de sa récente conférence de presse, le Président de la République a exprimé un vœu : que la France reste la France. Sans agriculteurs, la France ne sera plus la France.
Voyage en Terre Sainte devenue maudite
Il est des périples qui marquent, bouleversent, transforment. Tel fut mon cas voici quelques heures, de Tel Aviv à la lisière de la bande de Gaza, de Sdérot à la vieille ville de Jérusalem. Ce Proche-Orient mythique où la poussière est plus riche d’âme et d’Histoire que partout ailleurs. Ce berceau de civilisation où le monothéisme a germé, fleuri. Cette terre promise au-delà du Jourdain où devrait couler le lait et le miel, d’après la Bible, mais où affleure et suinte aujourd’hui un magma de fiel incandescent entre des flaques de malheur et de rancœur. Cette terre sainte devenue maudite et martyre. Où la loi du Talion règne en despote, où l’amnistie semble bannie, où le sang appelle toujours le sang. Œil pour œil, haine pour haine. Le 7 octobre, à l’aube, le raid barbare et démoniaque de 3000 fous du diable terroristes du Hamas suivis d’une horde de charognards pilleurs et violeurs a foudroyé Israël : 29 kibboutz ou villages attaqués, autant d’Oradour en Israël, plus de 1400 morts dans des circonstances atroces et inhumaines, 250 otages raflés au mépris de toutes les lois de la guerre, de la morale et de l’humanité. Un geyser de Shoah, un pogrom titanesque où nul n’a trouvé grâce aux yeux des bourreaux ; nouveau-nés, enfants, femmes, vieillards, chiens… massacrés, éventrés, brulés, décapités, démembrés… Une plongée dans les ténèbres jusqu’où l’Homme peut perdre l’âme. Pas de paix possible sans disparition du Hamas À cette déclaration de guerre djihadiste, à ce tsunami sanglant soigneusement préparé, a répondu un déluge de feu inédit. Tsahal, l’armée israélienne, a répliqué avec un objectif clair et affirmé : mettre hors d’état de nuire le Hamas, incarnation diabolique du nazislamisme. Une volonté inévitable et légitime quand on sait que le Hamas refuse de reconnaître Israël et a juré sa perte. Si en 1945, la paix avec l’Allemagne ne fut possible qu’une fois l’Etat nazi éradiqué, la concorde et la réconciliation entre Israéliens et Palestiniens impliquent la disparition préalable du Hamas. Le premier devoir d’un Etat n’est-il pas de sécuriser son peuple ? On assiste donc à un pilonnage, un ratissage méticuleux, mètre par mètre, maison par maison, et surtout tunnel par tunnel, pour déraciner jusqu’aux graines de ce mal absolu cultivé à Gaza. Et de nombreux civils innocents le paient de leur vie. Car une guerre tue. Il n’y pleut jamais des pétales de roses. Certains, oubliant qu’Israël n’a pas déclenché les hostilités mais contre-attaqué, lui reprochent sa main de fer. Mais si cette réaction est implacable, c’est que les fils de David n’ont plus le choix. Après s’être retiré de la bande de Gaza en 2005 conformément aux accords d’Oslo et y avoir laissé les Palestiniens s’y organiser, l’État juif a ainsi vu le Hamas y prendre le pouvoir en défenestrant ses rivaux du Fatah, formater l’esprit des écoliers dans la haine des Juifs et de l’Occident, « fonctionnariser » ses terroristes en les rémunérant, eux et leurs familles, quand ils sont en prison ou morts en mission, détourner consciencieusement les centaines de millions d’euros d’aides occidentales pour mieux se bunkeriser dans une galaxie souterraine et s’armer… Menacé aussi au Nord sur sa frontière libanaise par le Hezbollah, sans compter les foyers de tension en Cisjordanie, la furie antisémite des Houthis au Yémen et le grand Satan iranien, marionnettiste des terroristes, Israël fait front comme en 1948, en 1967 et 1973, lors des guerres d’Indépendance, des Six Jours et du Kippour. Tout en pensant au jour d’après. A nous aussi, Européens, d’y réfléchir, car nous sommes concernés. Même à 3500 kilomètres de distance. Le 7 octobre, c’est le djihad qui a repris contre Israël et l’Occident Car le Hamas n’est qu’une autre tête maléfique de l’hydre totalitaire djihadiste à côté de Daesh et Al Qaïda. Et le 7 octobre est un jour noir de plus, après le 11 septembre et les Twin Towers, le 13 novembre et le Bataclan, dans la guerre de civilisation menée par l’Islam radical contre l’Occident et ses valeurs. Oui, Israël est une démocratie. C’est d’ailleurs la seule oasis de droit et de liberté dans cette aire géographique. Et c’est aussi pour cela qu’elle est une cible, un bouc-émissaire qui porte en plus sa toison sémite, circonstance aggravante suprême. L’Histoire nous enseigne qu’il est parfois plus dur de faire triompher la paix que de gagner la guerre. Le cataclysme de 39-45 trouve ainsi sa source dans les failles du traité de Versailles. Cette paix levantine tant attendue ne pourra être forgée du seul feu des armes. L’encre de la diplomatie, le dialogue, le respect de la parole donnée, la cohabitation de deux Etats, israélien et palestinien, voisins et unis par une reconnaissance commune, devront parachever l’heure des combats pour tenter de paver un avenir sans roquettes, ni gilets pare-balles. Conscience contre violence, et que les faucons laissent place aux colombes, tel est le défi. Est-ce vraiment possible ? De l’utopie de papier à la réalité de chair, le doute s’impose et le scepticisme parade. Après la nuit et ses cauchemars, le soleil se lèvera. Pourvu que ce soit au son des chants d’espoir plutôt que sur d’arides champs de ruines. Puisse la paix être gravée. Mais certainement pas au prix de nos valeurs. Shalom. NB : N’oublions pas que parmi les martyrs du 7 octobre figurent 41 franco-israéliens. Et 3 des nôtres sont encore otages.
2024, A chacun son acropole !
L’essentiel, c’est de participer, dit-on Par le solfège du temps, le son du gong approche Le nouvel an est là, en facétieux Gavroche Et si douze mois joyeux tressaient ce marathon ? Cette année Olympique sera-t-elle fantastique ? Au moins soit-elle apaisée, sans chrysanthèmes, tapie de roses Qu’on y sème de l’or, que le tricolore ose ! Loin des récifs des egos, et de l’arrogance médiatique. Puissent le grondement des canons s’évanouir La joie, la liesse des foules s’épanouir Il est temps de brandir la coupe et non les armes Il est temps de verser le vin de paix et non les larmes. Rêvons de triomphes, de podiums, de victoires D’improbables médailles et d’incroyables histoires De matchs héroïques, de défaites glorieuses De records épiques, d’équipes radieuses. Plus vite, plus haut, plus fort ! Sur tous les champs de course plutôt que de bataille Sur tous les stades où braille une satanée marmaille Que le meilleur gagne, et que vive le sport ! Chacun sa chimère, chacun son acropole Mais qu’au final, l’esprit des Jeux rassemble Place à la communion des Nations, l’heure est si rare, sans monopole L’essentiel, c’est d’être heureux, utile et ensemble
Des trois petits cochons à Diane au bain
Quand le totalitarisme islamique sort du bois des ténèbres… On pourrait en rire. Ou peut-être en pleurer. Plutôt faudrait-il s’en inquiéter. S’en insurger. Après ce fait divers, la semaine dernière, une professeur de Français stigmatisée par certains élèves et leurs parents pour avoir présenté en classe un tableau mythologique d’une Diane et ses nymphes dénudées. Un incident tout sauf anecdotique qui en dit long sur la crue de la lèpre spirituelle qui s’est insidieusement installée dans notre société. Comme les trois petits cochons de la fable, embastillés ou métamorphosés en chiens, pour ne pas déplaire à quelques élèves musulmans. La France n’est pas la seule touchée par cet « avant-Djihad » culturel. Le Royaume-Uni et d’autres Etats occidentaux subissent aussi cette offensive d’une censure islamiste qui avance à visage découvert. Aucune burka sur Marianne, ou sur les chefs-d’œuvre de notre Panthéon artistique. Au nom d’Allah et de la parole d’un prophète, faudrait-il donc voiler, cacher, nier tout un pan de notre culture ? S’amputer d’une part de notre identité ? Renoncer à ces champs d’imaginaire, ces feux d’artifice du génie artistique qui peuplent nos musées et nos bibliothèques ? Non, certainement pas. Aucune burka sur Marianne ni sur les chefs d’œuvre de Phidias, Botticelli, Flaubert ou Courbet. Aucune complaisance face à l’intolérance des tartuffes qui prônent la polygamie mais lapident la femme adultère. Hier, c’était Mahomet qu’il ne fallait pas caricaturer. Aujourd’hui surgissent des diktats contraires à nos valeurs, notre histoire, nos traditions, notre morale. Dans notre France laïque, même avec ses profondes racines judéo-chrétiennes, la loi des dieux ne s’impose pas à celle des hommes au cœur de la sphère publique. C’est une des règles d’or les plus précieuses de notre pacte républicain. Le totalitarisme islamiste n’a pas sa place au pays des Lumières Le choc des civilisations annoncé par Samuel Huntington est-il en marche ? A nous de l’éviter, en aucun cas en nous soumettant, mais, au contraire, en ouvrant les yeux, en nommant les choses, et en affirmant haut et fort notre attachement à nos valeurs et principes républicains et démocratiques de liberté, d’égalité, de fraternité, de laïcité, de respect de la dignité de la femme. Le totalitarisme islamiste, ce fascisme des temps présents, n’a pas sa place au pays des Lumières. Ne trahissons pas notre âme !
Y a-t-il des anges à pleurer et d’autres à oublier ?
Voici quelques jours, à Crépol, petite cité paisible de la Drôme, un jeune homme a perdu la vie. Tristement, gratuitement, cruellement, injustement. Ni maladie, ni accident de la route cependant. Sans histoire, sans casier judiciaire, Thomas n’avait que 16 ans, la vie devant lui et tout pour être heureux. Jusqu’à ce qu’une horde de voyous, attilas des temps modernes armés jusqu’aux dents, ne surgisse dans la salle des fêtes communale en pleine soirée dansante pour y semer le chaos et des graines de haine sanglante. Une scène de sauvagerie primitive au bilan glaçant : 17 blessés dont trois graves. Et un martyr. Malgré la douleur et la colère, la famille et les amis de Thomas sont restés dignes. Ils n’ont pas brûlé de voitures, pas incendié de bibliothèques, d’écoles, de mairies, pas pillé de magasins… Aucune émeute urbaine, ni jacquerie dans nos campagnes. Pourtant l’émotion était profonde, partout en France. Car on ne naît pas pour mourir au crépuscule de l’adolescence. Aucune émeute urbaine, ni jacquerie dans nos campagnes Personne n’a demandé la démission du Ministre de l’Intérieur. Le gouvernement est resté de marbre. L’ayatollah Mélenchon et ses harpies, d’habitude si prompts à cracher leur venin médiatique, à dénoncer les violences d’Etat, les bavures policières et le racisme « systémique », se sont murés dans un silence éloquent. Thomas ne méritait pas leur compassion. Pourquoi donc ? Y a-t-il des anges à pleurer et d’autres à oublier ? L’enquête progresse. Les témoignages sont nombreux et sidérants. Le raid criminel du gang des écorcheurs avait un objectif : « planter du blanc ». Et l’intention ne pouvait qu’être préméditée ; on ne transporte pas l’arsenal de lames, dagues et coutelas d’une brigade de garçon-boucher pour prendre le thé. S’il s’agit d’une agression raciste, il faut le dire, punir et avertir. Veut-on une guerre civile et ethnique ? Gare ! Sinon le peule se lèvera et fera justice lui-même On n’évitera jamais les récifs en fermant les yeux. Au contraire, on s’y fracasse. Oui, l’ensauvagement a pris ses quartiers dans notre pays. Oui, le communautarisme gangrène notre société et l’a fracturée. Oui, le racisme tue. Ou plutôt les racismes, même ceux longtemps niés, notamment anti-blanc. Alors tolérance zéro contre tous les voyous et que cesse le laxisme de la justice. Sinon le peuple se lèvera et se fera justice. Puisse-t-il ne pas être trop tard !
Quand la vidéo devient une arme de terrorisation massive.
Il est des images qui parlent plus que mille discours, qui lacèrent les âmes et écorchent les cœurs, des écrans glaçants aux sous-titres inutiles. Des vidéos diaboliques dont on prierait pour qu’elles soient des fictions nées d’esprits torturés. Ainsi, mardi 21 novembre a été diffusé au Sénat, le film de l’attaque du Hamas contre Israël du 7 octobre. Au bilan effrayant (environ 1400 morts, donc près de 1000 civils), s’ajoute ce documentaire inédit dans sa brutalité, cette pellicule infernale. Un montage constitué en grande partie d’extraits filmés par les terroristes eux-mêmes. On pensait qu’avec les camps d’extermination nazis, les chambres à gaz et les fours crématoires, le XXe siècle avait atteint une canopée de l’horreur. Hélas, non. Le 7 octobre, à l’aube, à l’heure où le soleil n’offre que sa clarté de nouvelles cimes enténébrées sont apparues. Au palmarès de la barbarie, sur le podium de l’inhumanité, le Hamas a franchi une frontière démoniaque. En immortalisant ces massacres de civils innocents avec une caméra GoPro comme un ado capture ses prouesses à ski, en scénarisant ses tortures, pour mieux les diffuser, en étalant tant de violence, de souffrance et de folie aux yeux du monde entier. Des mises à mort démultipliées par la magie des ondes pour mieux terroriser. Un calvaire à deux lames, entre le tranchant métallique de la dague qui égorge et le couperet médiatique du gros plan qui pétrifie d’effroi. Un supplice à deux lames, métallique et médiatique Alors que les nazis avaient tenté de dissimuler leur génocide, peut-être finalement conscients de leur propre monstruosité, les diables sanguinaires du Hamas font de la bande numérique une arme de terrorisation massive. Et la caméra fait désormais partie de la panoplie des terroristes, entre kalachnikovs, dagues et grenades. Certes, la barbarie est un fruit pourri décivilisateur venu de la nuit des temps, et le grand fleuve de l’histoire charrie ses poutres maudites d’holocaustes et de pogroms, de la Saint -Barthélémy à Auschwitz, de l’Arménie au Rwanda. Certes, jadis, en France, pendant la révolution, on guillotinait en place publique, par charrettes entières, et le bourreau montrait la tête tranchée des condamnés, spectacle ignoble. Mais il y aura un avant et un après le 7 octobre. Il faut avoir vu ces djihadistes célébrant leurs crimes à coup de selfies, piétinant leurs trophées sanguinolents, hurlant leur joie de tuer, ces foules, smartphones en main, lynchant des cadavres, cette armée de tueurs en série dont la cruauté n’a d’égale que la lâcheté, s’attaquant à des civils désarmés, ensommeillés ou paniqués, sans pitié pour les enfants, les femmes, les vieillards. Pourvu qu’ils soient juifs, ils devaient être sacrifiés. Je ne sais si Allah est grand comme ne cessent de le marteler ces Lucifer assoiffés de haine tout au long de leur périple d’apocalypse. Mais je sais jusqu’où l’Homme peut perdre l’âme. Je sais qu’aucune cause ne peut justifier une telle avalanche maléfique et machiavélique. Et je sais que ces hommes sont devenus des Satan, lilliputiens sans cœur.
Un ange de plus, un ange de trop
Il était une blondinette, joie fillette au regard souriant, pétillant, innocent. Elle s’appelait Lola, un prénom de son temps. Elle avait 12 ans, l’âge encore des jeux d’enfants. Scintillante comme une étoile malheureusement filante, elle gambadait sur le sentier de la vie. On lui aurait donné le bon dieu sans confession. Et même bien plus, un avenir heureux, tout simplement. Mais le diable rôdait, en quête d’une proie facile. Dans sa loterie ignoble, la pitié n’a pas place. La peine de mort est abolie ? Lui l’a rétabli, narquois, obscène. Petite princesse si pure, elle est partie martyre. La plus sombre folie n’excusera jamais la barbarie. L’homme n’est pas né pour mourir éphèbe. Encore moins sacrifié. C’est maintenant l’heure du deuil. Viendra celle des comptes. Rien ne ressuscitera Lola. Aucun discours, ni aucune loi. Aucune prière, aucun procès, aucune procession. Rien n’apaisera la douleur d’une mère, le chagrin d’un père. Et le vide est un gouffre de larmes où la noyade est proche Au milieu des anges, Lola a été accueillie. Tristement. Ce n’était pas sa place.
Une société idéale est-elle une société sans travail ?
Le travail ennoblit l’Homme, n’en déplaise aux apôtres du « droit à la paresse » … Il est des polémiques qui surgissent soudainement, révélatrices de climats brumeux ou de vents de zizanie que certains génies maléfiques aimeraient voir déferler. Tantôt la brise s’évanouit en un souffle, parfois elle forcit pour devenir tempête. C’est ainsi que l’homme fort du PCF, Fabien Roussel, a déclenché début septembre une crise d’hystérie pour avoir osé affirmer qu’il préférait la France du travail à celle du chômage, et le gain d’un salaire plutôt que l’octroi d’une allocation. Ses propos n’étaient pourtant que de bon sens. Mais certaines folles âmes, aveuglées par une idéologie malsaine, y ont vu une trahison de l’idéal marxiste. Certains, qui se revendiquaient jadis du « camp des travailleurs » et n‘en sont désormais plus, ont cloué au pilori le député communiste accusé de pactiser avec le diable capitaliste. Pire, dans une diatribe dont elle a le secret, l’inénarrable Sandrine Rousseau, forgeronne de la provocation et semeuse de malaria morale, a brandi fièrement l’étendard du « droit à la paresse », reprenant le délire de Paul Lafargue, gendre de Karl Marx et auteur en 1880 d’un essai portant ce titre. Dénonçant « le dogme du travail », cause de toute dégénérescence intellectuelle, Lafargue vante les temps primitifs et les civilisations antiques où « l’homme libre » ne travaille pas. L’esclavage, pilier de ces sociétés, ne le gênait donc guère… et sa vision du bonheur consistait à travailler trois heures par jour puis « fainéanter et bombancer » (sic) le reste du temps ! Une société idéale serait-elle une société sans travail ? Droit au repos et aux loisirs, oui ! Droit à la paresse… quel triste graal ! Une société idéale serait-elle une société sans travail ? L’analyse marxiste du travail qui aliène l’ouvrier, valable pendant des décennies au vu des infernales conditions de travail du prolétariat, a cependant vécu. Et heureusement ! L’ouvrier français de l’an 2023 n’a plus rien à voir avec la misère et l’exploitation peintes par Zola dans Germinal, Dieu merci. Lois sociales, diminution des horaires, progrès techniques n’ont cessé d’améliorer nos conditions d’existence et d’exercice professionnel. Certes tout ouvrage, qu’il soit intellectuel ou physique, comporte des contraintes. Horaires et discipline à respecter, efforts à fournir… mais c’est la grandeur et la dignité de l’Homme de savoir se forcer. C’est sa fierté de récolter le fruit de sa sueur. La devise de Mouy, petite bourgade de l’Oise, jadis ouvrière, le résume d’ailleurs parfaitement : « le travail ennoblit l’Homme ». Rappelons aussi, même si c’est une lapalissade, que le travail produit la richesse et que les progrès de l’humanité ne furent que le résultat d’un inlassable labeur ; « Travaillez, prenez de la peine… le travail est un trésor » écrit la Fontaine dans le Laboureur et ses enfants, fable un peu trop oubliée. C’est la grandeur et la dignité de l’Homme de savoir se forcer Comment encourager les jeunes générations à l’effort pourtant nécessaire car formateur quand on ne cesse de décrier le travail ? La vie familiale, les loisirs sont des piliers incontestables du bonheur individuel mais il est faux et même dangereux de nier l’utilité sociale du travail, sa capacité à favoriser l’épanouissement de l’homme en société. Non seulement car il enrichit la société mais aussi car il permet de renforcer sa cohésion. Les relations et amitiés nées de l’activité professionnelle ne sont-elles pas de précieux facteurs d’intégration sociale ? N’en déplaise aux paresseux et démagogues de tous poils, le travail est vertueux et fédérateur. Monsieur Roussel l’a bien compris. Madame Rousseau n’a rien compris.
Terres d'Hist'Oise, le retour !
L’Oise n’est pas un long fleuve tranquille Que ce soit pour un homme ou une nation, la vie est rarement un long fleuve tranquille. Malicieuse, elle aime à alterner fastes et malheurs, ombres et lumières, acropoles et bas-fonds, ciels d’orage et bleu azur. Souvent avec soudaineté. Tel le chemin de l’onde, si elle sait parfois flâner et butiner à cœur joie entre des rives sereines et verdoyantes, elle ose tantôt emprunter des méandres rocheux et tortueux, s’enlise de temps à autre dans des marécages fangeux, ou pire, peut s’échouer en cataracte révoltée ou torrent sans retour. Et, comme l’œil de la nuit, le chant vénéneux des sirènes et la foudre du destin, cruels prédateurs de bonheur, éternels chasseurs des temps épicuriens, rôdent à l’envie, la vie est rarement un long fleuve tranquille. L’Oise ne fait pas exception à cette éternelle loi des peuples. Sur sa grande fresque de jadis tissée au gré des millénaires se succèdent ainsi l’or et la cendre, les tragédies et les fééries, les héros et les escrocs, les maudits et les bénis. Bienvenue à bord du Trans Hist’Oise express, pour une randonnée au long cours sur notre petite mappemonde départementale. Au fil des siècles, nous débarquerons à Gerberoy, Senlis, Auneuil, Verberie, Bury, Montjavoult, Verderonne, Boran sur Oise, Crépy en Valois, Baron, Saint Leu d’Esserent, Creil, Plessis-de-Roye, Clermont… Vous y croiserez des personnages qui ne vous laisseront pas indifférents. Par leur destinée ou leur talent, admirables ou exécrables, braves ou sans vergogne…Tels la sémillante Anne de Kiev ou le fourbe Charles le Mauvais, les Justes de Montjavoult ou le vénal Joseph d’Andlau. Vous y explorerez des lieux ou des évènements aujourd’hui embrumés ou évanouis et pourtant marquants ; la furie de la Grande Jacquerie, le petit paradis de la plage de Boran, le martyr d’Albéric Magnard… Vous y découvrirez que l’Oise fut une terre de Résistance mais aussi un champ fertile pour la palette des peintres. Parce que la mémoire est le plus beau des flambeaux, celui au feu qui forge et réchauffe. Parce que le souvenir est la plus haute des vigies, celle aux yeux perçants. Parce que la vie d’hier, les exploits comme les souffrances de nos aînés, des hordes de Vercingétorix aux batailles de poilus, sertissent les constellations les plus scintillantes, il est grand temps de rallumer les étoiles ; Apollinaire l’a si bien écrit. Pas seulement pour qu’elles éveillent nos rêves. Aussi et surtout pour qu’elles nous guident, précieux astres éclaireurs et philosophes.
Charles de Gaulle, le dernier des géants
Alors que nous venons de célébrer l’appel du 18 Juin, il n’est pas inutile de rappeler qui fut Charles de Gaulle, lui dont l’ombre et la statue dominent notre pays depuis maintenant près de 80 ans. D’ailleurs, lorsque l’on interroge les Français pour savoir qui fut le meilleur Président de la République, leur réponse est toujours la même : Charles de Gaulle. Lui qui incarna la France libre et la Résistance lors du dernier conflit mondial avant d’être le fondateur de la Vème République et le père de notre France contemporaine. Aujourd’hui, il a rejoint dans le Panthéon des héros nationaux celles et ceux qu’il admira tant dans son enfance : Vercingétorix, Jeanne d’Arc, Louis XIV, Napoléon Bonaparte. Mais, même si les historiens ont analysé minutieusement toutes les facettes de son action comme chef de la Résistance puis comme Président de la République, on ne mesure peut-être pas encore à quel point Charles de Gaulle a influencé et modernisé notre pays et notre société. L’homme qui a rendu l’honneur et la grandeur à la France Comme tout héros, c’est d’abord dans le combat qu’il s’est révélé. Après avoir connu les tranchées de 14/18 et y avoir été blessé, il devient à partir de juin 1940 un symbole de l’espoir. Quand tout semblait perdu, alors que le pays était envahi, que l’exode et la capitulation constituaient une des pages les moins glorieuses de notre histoire, il s’est dressé seul. Et comme Jeanne d’Arc et Clémenceau avant lui dans des heures aussi sombres, il est parvenu, par son refus de la défaite et sa détermination à laver l’honneur de la France, à ranimer l’espérance et à métamorphoser en allié victorieux un pays un temps soumis et collaborateur. Mais s’il a su faire la guerre, il a su aussi réussir la paix. A l’intérieur du pays, en 1944 et 1945, alors que le chaos régnait. Puis en Algérie, malgré la douleur du déchirement. Enfin, et peut-être surtout, il a osé la réconciliation avec l’Allemagne de Konrad Adenauer. Surmontant des siècles d’histoire sanglante entre nos deux peuples, il a transformé les ennemis de toujours en amis sincères, en partenaires économiques privilégiés. Dès lors, l’Europe est devenue possible. Créateur du couple franco-allemand, soutien actif des premiers pas de la C.E.E., après le traité de Rome en 1957, de Gaulle est un des pères de l’Europe. Visionnaire, il rêvait d’une Europe large et généreuse, de l’Atlantique à l’Oural. Clairvoyant et pragmatique, il la voulait respectueuse des identités de chacun, loin de ceux qui pensaient pouvoir « intégrer les nations comme des marrons dans une purée », oubliant ainsi la profondeur des racines nationales. L’horizon de de Gaulle ne s’arrêtait pas seulement à cette Europe dont il permettait l’éclosion. En pleine guerre froide, son autorité fascinante et sa détermination à doter la France d’une force de dissuasion lui permettaient de faire entendre et respecter la voix de la France par les géants russe et américain. Mieux, de l’Amérique latine à l’Asie en passant par le continent africain, rarement la parole française fut autant admirée et écoutée. Charles de Gaulle avait une certaine idée de la République, de la France et de l’Europe Charles de Gaulle était avant tout habité par la passion de la France. Et cette France, il l’a profondément redressée. C’est ainsi qu’il a fait de notre République une véritable démocratie. En donnant le droit de vote aux femmes ; en faisant élire le Président de la République au suffrage universel ; en offrant régulièrement au peuple par la voie du référendum le choix de son avenir ; en dotant notre pays d’institutions efficaces et équilibrées. Mais l’œuvre de de Gaulle ne se limite pas à la politique et à ses aspects constitutionnels. Les années gaulliennes furent aussi celles de la prospérité économique, de la modernisation de l’appareil de production sans oublier un souci réaliste de justice sociale, avec, par exemple, la naissance de la sécurité sociale dans la France à peine libérée. Chef de guerre, artisan de la paix et de la construction européenne, écrivain aussi dont plume savait être à la fois lyrique et concise, président d’une république réformée, responsabilisée et prospère, Charles de Gaulle est assurément l’un des grands hommes les plus complets de notre histoire, l’un de ceux qui ont le plus fait pour la grandeur et le rayonnement international de la France. Guidé par son patriotisme, son sens de l’honneur de l’intérêt général, de la fidélité, de l’indépendance et son refus de la fatalité, il est un exemple devenu quasiment sacré pour les Français, justifiant ainsi la fameuse phrase de Malraux « Tout le monde a été, est ou sera gaulliste ».
Le crépuscule du Tsar ?
La géopolitique est-elle une science ? Le débat n’est pas tranché. Mais une lecture précise et précieuse de l’histoire offre souvent des éclairages lumineux et instructifs pour mieux comprendre certaines problématiques actuelles et peut-être cerner, anticiper et éviter les récifs à venir. Tantôt tempétueux, tantôt calme, le long fleuve du temps empreinte ainsi souvent le même cours, hésitant entre une onde sereine, des méandres inattendus et parfois des chutes tonitruantes. A des siècles de distance, les mêmes défis peuvent conduire aux mêmes échecs. Mieux vaut donc tirer des leçons de l’Histoire plutôt que de la réécrire, la manipuler, ou pire, la falsifier. Vladimir Poutine risque de l’apprendre à ses dépens. Il en va ainsi de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Invasion, car, contrairement à ce que martèle la propagande de Moscou, ce ne sont pas des manœuvres de défense préventives contre une OTAN aux dents longues, mais bien d’une guerre de conquête dont il s’agit. Une agression brutalement classique, une attaque massive avec son déluge de feu de l’artillerie et de l’aviation, ses bombardements aveugles et meurtriers, ses massacres de civils… Avec un agresseur, la Russie de Vladimir Poutine. Et une agressée, l’Ukraine, dont les richesses agricoles et minières, l’emplacement stratégique vers la Mer noire et les tentations démocratiques et européennes, suscitaient la gourmandise intéressée du voisin russe et surtout de son autocrate sans foi ni loi au credo tristement célèbre : « la raison du plus fort est toujours la meilleure » …. Même si certains services de renseignements occidentaux annonçaient l’assaut imminent, nous ne voulions pas y croire, naïfs amoureux de la paix et rêveurs crédules d’un Kremlin pacifiste et conciliant. Mais la réalité est là. Cruelle et cynique. Nous rappelant les heures les plus sombres du XXème siècle, ces décades hérissées de volcans de haine et submergées d’océans de sang. Avec ces images de villes pulvérisées, de charniers d’où l’on exhume des martyrs les mains liées dans le dos, de longues files de réfugiés fuyant les combats… Tout nous rappelle 39-45, ces temps maudits où l’Homme a perdu l’âme. Un peuple fort de sa fierté, de sa soif de liberté et de son amour de la patrie peut résister à tout Ces temps maudits où, heureusement, les diables assaillants furent finalement vaincus. Et définitivement enchaînés au pilori de l’opprobre. Vladimir Poutine se voulait l’homme fort de l’Eurasie. Il en est peut-être l’homme fou. Et d’abord celui qui perdu la mémoire, qui n’a retenu aucune leçon de l’Histoire. Oubliant que personne n’aime les missionnaires armés. Qu’un peuple fort de sa fierté, de sa soif de liberté et de son amour de la patrie peut résister à tout ou presque. Les invincibles armadas ne sont jamais invincibles. Souvenons-nous des Etats-Unis au Vietnam, de l’Union Soviétique en Afghanistan. Ou même encore de l’inarrêtable Wehrmacht en Russie. Rien n’avait pu stopper les panzers et leur blitzkrieg. Jusqu’à l’hiver 42 et le serment de l’armée rouge de mourir plutôt que reculer. A Stalingrad, au cœur d’une ville en ruines, face à des hommes enfouis dans des caves et des tranchées, le minotaure nazi fut mis à terre. Il ne cessa dès lors plus de reculer jusqu’à la défaite finale, dans les décombres de Berlin. Même si la couleur remplace le noir et blanc, les clichés des combats dans les faubourgs de Kharkiv et Kiev en 2022 ressemblent étrangement à ceux de Stalingrad. Poutine rêvait d’une promenade militaire d’à peine 3 jours ou 3 semaines, presque une parade bienfaitrice de ses troupes dans cette Ukraine qu’il disait vouloir libérer des brigands « nazis » qui la gouvernaient. Le nouveau Tsar pensait que les Etats-Unis, l’OTAN et l’Europe le laisseraient faire, paralysés par un esprit munichois ou par leur dépendance à ses hydrocarbures. Effrayés par l’odieuse menace nucléaire. Il n’en est rien. L’Occident, posément mais concrètement et fermement, aide l’Ukraine. Et la Suède comme la Finlande rejoindront bientôt l’OTAN, malgré les canines de Poutine. L’ancien porte-glaive du KGB croyait son armée surpuissante. Elle n’a démontré que failles et faiblesses. Et il lui faut tendre la sébile auprès de mercenaires tchétchènes, syriens ou du groupe Wagner, suprême humiliation au pays des orgueilleux cosaques. Enfin, ultime échec de Poutine, sa défaite cinglante dans la bataille de la communication, victime d’une propagande arriérée et totalement impuissante, face à un Zelenski que certains prenaient pour un bouffon agité mais qui se révèle un maestro subtil dans l’art de la guerre des mots et des images. Certes, l’embrigadement et les mensonges imposent leur chape de plomb sur le peuple russe. Mais les babouchkas acceptent-elles de voir leurs petit-fils périr pour la prise d’une usine à Marioupol ? Rien n’est moins sûr. On peut railler l’impact supposé du fameux « soft power », cette force invisible du sourire ; c’est bien un groupe ukrainien qui a triomphé au concours de l‘Eurovision tandis que les artistes et athlètes russes sont désormais bannis de toutes compétitions internationales. Vers la Défaite et le déshonneur pour Poutine, l’Icare gladiateur Alors que le sanguinaire Staline avait réussi à se faire surnommer « le Petit Père des Peuples », Poutine apparait aujourd’hui, au moins aux yeux des nations libres, comme un boucher psychopathe. L’Hannibal Lecter moscovite du Silence des agneaux. Lui qui fascinait l’Occident derrière son masque de puissance lui donne désormais des hauts le cœur. Avec un courage et un héroïsme que peu imaginaient, à coups de lance-missiles ultra légers et de drones artisanaux, les troupes et le peuple ukrainiens font face, détruisant consciencieusement chars et hélicoptères ennemis. En 1918, les tanks, quasi invulnérables, avaient joué un rôle clé dans la victoire. La guérilla moderne en fait des cibles faciles et la Russie se révèle à nouveau le colosse aux pieds d’argile qu’elle fut si souvent au cours des siècles. Poutine, Icare gladiateur, voulait la guerre, la conquête et la gloire. Il aura la défaite et le déshonneur. Et l’Ukraine libre vivra.
La ruralité annexée par l'Absurdistan ?
Quand la justice et l’administration ignorent la loi, le bon sens, les territoires et l’Histoire « Nul n’est censé ignorer la loi » dit l’adage. Cependant, avec plus de 300 000 articles législatifs et réglementaires en vigueur dans notre beau pays, même le plus pointilleux et respectueux des citoyens ne pourra prétendre à l’omniscience en droit. Et personne ne pourra lui jeter la pierre. Par contre, la chose est plus gênante lorsque juges et hauts fonctionnaires ne tiennent aucun compte des textes votés par les représentants du peuple. L’actualité récente vient d’ailleurs d’en offrir un triste exemple avec cet agriculteur de Saint Aubin en Bray, Vincent Verschuere, condamné à payer 102 000 € de dommages et intérêts pour « troubles anormaux de voisinage ». Son délit ? Tout simplement faire son travail d’éleveur. Installée depuis plusieurs générations au cœur du village, la ferme Verschuere n’a rien d’extraordinaire, avec une activité rurale traditionnelle et même millénaire : elle fait du lait. Ce qui peut effectivement générer bruit et odeurs. C’est cela la campagne, un espace vivant où la nature s’exprime par le chant du coq, quelques bêlements ou meuglements, sans oublier des effluves de lisier, bouse ou crottin. Il en est ainsi depuis toujours, inévitable rançon de la générosité de la terre nourricière et d’une faune domestique sans lesquelles notre civilisation aurait été tout autre. Car c’est une fois devenu éleveur et agriculteur que l’homme a pu se sédentariser et donner naissance aux premiers habitats bâtis et groupés. En Absurdistan français, tout est possible, même des décisions d’injustice Oui mais voilà, quelques voisins indisposés par les sons ou fragrances venus de l’étable, pourtant bien naturels et banals, ont porté plainte. Comme avant eux d’autres tristes sires pour qui une mélopée de cloches, un concert de grenouilles ou un coq ténor constituaient d’insupportables agressions, saccageant la quiétude obligatoirement garantie par la ruralité de carte postale qu’ils avaient décrétée. Cachez ces fermes que je ne saurais voir ! Faites taire ces bêtes qui troublent mon égoïsme sacré ! Et que l’odeur de bouse disparaisse à jamais ! Aussi, pour tenter d’éviter ces procès fomentés par de précieuses ridicules, le législateur a œuvré, via une loi de « protection du patrimoine sensoriel des campagnes » votée à l’unanimité de l’Assemblée Nationale puis du Sénat voici plus d’un an. L’idée simple et pleine de bon sens consistait à lister sur chaque territoire le « patrimoine sensoriel et olfactif » existant pour le rendre dès lors inattaquable en justice. A charge pour l’administration d’effectuer ce « recensement ». Hélas, cela n’a pas été fait. D’où cette décision de justice ou plutôt d’injustice, d’autant plus incompréhensible que l’exploitant avait sollicité et obtenu auprès des services préfectoraux toutes les autorisations nécessaires. Il pourrait d’ailleurs très bien se retourner contre l’Etat ! En Absurdistan français, tout est possible, même le pire. Protégeons nos agriculteurs ; il en va de notre souveraineté alimentaire et de la survie de nos campagnes Que veulent donc ces néo-ruraux qui polluent les campagnes de leur mépris et de leur ignorance ? Ni ortie, ni chardon ? Des pelouses et non des pâtures ? des animaux empaillés, peints et surtout muets ? Des averses de n°5 de Chanel pulvérisé par drône ? Alors que la géopolitique nous démontre dramatiquement la nécessité de la souveraineté alimentaire et que la profession agricole dont nous avons tous besoin ne cesse d’être attaquée, il est temps de remettre l’église au milieu du village. Que la justice soit juste, que l’administration administre, que les bobos restent au quartier latin et que nos agriculteurs puissent enfin travailler sereinement. « Chacun son métier, les vaches seront bien gardées ! » NB : Vincent Verschuere peut se pourvoir en cassation. Qu’il ne perde pas espoir, même le bon sens peut l’emporter.